Cette photo a été prise le dimanche 21 septembre 2015 à Portofino sur la côte italienne. Il s’agit d’un lézard d’une variété endémique qui se chauffe au soleil sur un mur jaune, au cœur d’un jardin luxuriant, abritant une collection d’art contemporain.
Il y a un côté Lascaux à cette vision d’une bête quasi préhistorique – le saurien – immobile sur ce mur, comme peinte par des artistes à l’âge de pierre. Ou bien cela fait penser à la mythologie aborigène, le rêve animiste selon lequel chaque animal a participé à la création du continent australien en y laissant son empreinte propre. La teinte du mur jaune d’or un peu passé est représentative de l’Italie du nord avec ses ocres et ses pastels chauds. Le tout évoque le soleil, l’immuabilité et la force de la vie même discrète comme un lézard. Celui-ci nous présente sa ligne sinueuse et son œil insondable qui vous surveille depuis des siècles. L’instant d’après il avait disparu en un éclair, agile et souple, dans un ondoiement magnifique. En le regardant on a envie d’être lui.
Texte et photo de Cécile GORLIN
